Pour bien anticiper le second semestre de 2024, il est nécessaire de comprendre les dynamiques des six premiers mois de l’année. Les données de Circana révèlent des tendances inversées, soulignant la fragilité de nombreux modèles économiques et laissant planer des incertitudes quant à la fin de l’année. Allons-nous vers un retour de la croissance ou vers des difficultés accrues ? Voici un décryptage des chiffres clés pour éclairer cette période charnière.
Chiffres marquants du premier semestre 2024
Les ventes des hypermarchés, supermarchés et e-commerce ont franchi un seuil symbolique à fin mai 2024. Cependant, cette croissance semble déjà montrer des signes de ralentissement.
150,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires (CA) ont été enregistrés à fin mai 2024, marquant une croissance de 3,7 %. Cette tendance pourrait ne pas se maintenir en raison de la stabilisation des prix.
La déflation des produits de grande consommation (PGC) se confirme en juin, avec une baisse de 0,4 % sur un an. Si le DPH (hygiène et beauté) enregistre une baisse de 2,4 %, l’alimentaire montre une déflation plus modérée de 0,2 %.
Le non-alimentaire en grande surface alimentaire (GSA) a vu son poids diminuer de 1,6 %, représentant désormais 12,3 % du total. Cette tendance devrait se poursuivre.
Impacts des réglementations sur le marché
Les nouvelles législations ont eu des répercussions notables sur certains secteurs, notamment sur les produits de grande consommation.
- La loi Egalim 3, en vigueur depuis le 1er mars, limite les promotions des DPH à 34 %. Résultat : une baisse des volumes de 3 % et du CA de 1,9 % sur les trois derniers mois.
- Les volumes de ventes des PGC FLS ont diminué de 2 % sur un an. Cela pourrait être dû à une déconsommation ou à une fragmentation des courses, exacerbée par la montée en puissance des enseignes comme Action.
Évolution des parts de marché
Les hypermarchés et le commerce en ligne présentent des dynamiques contrastées. Observons de plus près ces évolutions.
- Les hypermarchés ont gagné 0,1 point de part de marché, atteignant 36,2 %. Une performance honorable pour un modèle souvent considéré en déclin.
- Le e-commerce GSA a progressé de 0,5 %, atteignant 7,8 % de part de marché. En revanche, le circuit EMDP (Aldi, Lidl, Netto) a vu sa part diminuer de 0,5 %, tombant à 13,2 %.
Pour plus de détails sur la croissance du e-commerce en France malgré les défis économiques, consultez notre article : e-commerce en France : une croissance continue malgré les défis économiques actuels.
Tendances de consommation et innovation
Les habitudes de consommation évoluent, et les enseignes doivent s’adapter pour répondre aux attentes des consommateurs.
- L’assortiment en hypermarché a diminué de 0,8 %, avec désormais 20 301 références en PGC FLS en moyenne. Cela améliore la lisibilité en rayons et réduit les coûts de gestion, mais attention à ne pas réduire trop drastiquement l’offre.
- Les premiers prix ont connu une hausse spectaculaire de 22,9 % de leur CA, mais leur part de marché reste limitée à 2,3 %. En revanche, les marques de distributeur (MDD) classiques ont augmenté de 7,1 %, avec une part de marché de 28,9 %.
- Le bio en GMS continue de reculer, avec un CA en baisse de 4,8 % et une part de marché désormais à 4 %. Les spécialistes restent optimistes quant à une reprise prochaine.
En résumé, le premier semestre 2024 a révélé des tendances contrastées et des défis importants pour le secteur de la grande distribution. La seconde moitié de l’année sera décisive pour confirmer ou infirmer ces tendances. Pour plus d’informations sur les perspectives des négociations commerciales 2025, n’hésitez pas à participer au Congrès des stratégies commerciales le 1er octobre 2024 à la Salle Gaveau à Paris. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’innovation durable, le Congrès « La Conso s’engage » se tiendra le 18 septembre 2024 à La Chesnaie du Roy à Paris.